CLUB des UTILISATEURS du JAO SYSTEME |
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TRANSITION ENTRE LE JAO ET L’ALIMENTATION CLASSIQUE |
Article paru dans le bulletin n° 3 d'octobre 1997 |
par Jean Pierre Chabert |
1. Raisons de l’existence de telles transitions : Sur un réseau, il existe des voies sur lesquelles les trains circulent sans cesse, la pleine ligne, les grandes gares, etc. et d’autres qui ne servent qu’occasionnellement en début ou en fin de jeux ou encore en ne comportant qu’un petit nombre de mouvements. Avant d’aborder le coté technique et informatique de ces transitions, nous allons examiner pour le concepteur d’un projet ce qu’il pourra envisager d’équiper en JAO et de façon classique. L'aptitude première du système JAO est de gérer avec l’ordinateur les conflits de circulations et de diriger les trains vers les itinéraires qui leur sont attribués. Autant ce système est performant sur un réseau même modeste où circulent plusieurs trains, autant son intérêt est nul sur un endroit où il ne circule qu’un train et où il y a peu de mouvements. Pour les budgets modestes qui hésitent à investir dans le système, les transitions permettront au candidat d’investir dans JAO en faisant de substantielles économies sur les zones où le poste à commande informatique ne se justifie pas. |
2. Zones du réseau pouvant être équipées d’une alimentation classique 12 volts Le dépôt : S’il s’agit d’un grill de locomotives, il faudrait autant de cantons qu’il existe de machines ! Pour une rotonde, il faudrait autant de cartes qu’il y a de voies rayonnantes. Outre le côté particulièrement dispendieux d’un tel montage, il faut compter les heures de câblage pour une carte qui piloterait une locomotive seule sur 350 mm environ ! La précision d’arrêt et équilibrage de la machine en sortie ou en rentrée sur le pont, nécessite de toute façon une intervention manuelle de l’utilisateur. Les sorties et rentrées de locomotives se font au début et à la fin de la période d’utilisation ou encore lorsqu’il s’agit de relayer une machine diesel à une électrique ou vice versa pour un convoi passant d’un secteur à l’autre. Dans tous les cas, il s’agit d’un nombre limité de mouvements et un transformateur 12 volts fait parfaitement l’affaire. La gare terminus : Les trains y partent au début, en reviennent à la fin. Quelques fois, il y a un échange dans le cours de l’utilisation du réseau. Au bilan, un nombre très limité de mouvements en regard de ceux engagés sur les voies principales qui tournent en permanence. Sur une heure d’utilisation, la carte JAO ne sera sollicitée qu’une quinzaine de secondes environ pour le départ ou l’arrivée du train (à la condition qu’il y ait un train de prévu sur cette voie !!). Mise à part le coût financier d’une telle installation, se pose aussi le problème de rame arrivée au butoir. Si on désire faire tracter les voitures par un diesel de manœuvre pour libérer la locomotive de ligne, il faudra électriquement isoler celle-ci du canton, puis la déclarer à nouveau pour la diriger vers le dépôt (ou vers un autre train). Ce fonctionnement suppose de toute façon un découpage électrique de fin de zone pour isoler la machine arrivée, plus un interrupteur pour la raccorder de nouveau au capteur du canton et enfin activer de nouveau l’engin en agissant sur le clavier (simple !). L’ensemble de ces manipulations, le coût, les manœuvres peu aisées avec JAO rendent totalement inutile le branchement de JAO sur une gare terminus !! Le triage : Pour les mêmes raisons que la gare terminus et le dépôt, le triage n’a pas besoin d’un équipement sophistiqué ; en général, il se termine par un faisceau de voies convergentes sur lesquelles on ne peut expédier ou recevoir qu’un seul train. S’il y a des amateurs qui font du débranchement à la bosse, je voudrais leur signaler que la carte JAO délivrant une tension constante dans les voies, ils auraient un train qui refoulerait au début à la vitesse d’un escargot puis au fur et à mesure que les wagons descendraient la bosse, à une vitesse de débranchement qui finirait par atteindre celle des TGV !! pur folklore évidement quant au réalisme ! ! Pour toutes les parties du réseau que nous venons d’évoquer, un bon transformateur 12 volts, 1 ampère, suffit largement à nos besoins. Il permet une économie considérable sur le budget investissement du réseau. Les manœuvres en sont grandement simplifiées et cela ne nous prive en rien de notre poste informatique et de ses performances bien mieux utilisées. Le problème étant posé, il nous reste à voir comment franchir la frontière entre le classique et la LGV (pardon le JAO ! !). |
3. L’équipement sur le terrain : On ne peut pas entrer directement sur le JAO par un canton court. De toute façon la partie classique va se raccorder par un aiguillage à la partie JAO. En amont de cet aiguillage, il faut disposer un canton JAO que nous appellerons ‘canton d’admission". Ce même canton pourra d’ailleurs servir de sortie dans le cas où l’accès est une voie unique ou banalisée. Ce canton comporte un capteur d’entrée, un capteur sortie et ses deux fils d’alimentation, il est relié à une carte JAO. En amont du capteur d’entrée, on place deux éclisses isolantes ; ici prend fin le domaine d’action de notre transformateur. Pour la sortie, le " canton de sortie " n’est pas nécessaire ; on peut donc sortir par un canton de pleine voie ou un canton court à condition que l’aiguillage soit correctement disposé (voir sur la partie logiciel). En aval du branchement, on dispose deux éclisses isolantes, matérialisant la fin du JAO et le début du classique. Mais attention : un tel montage n’est pas réversible ; en aucun cas les trains ne pourront pénétrer sur le JAO par cet endroit. |
4. Le programme de l’ordinateur Pour le canton d’admission, il se déclare comme tout canton JAO, c’est à dire dans les fichiers D01 / D02 / D03. Sur mon réseau où la numérotation cantons n’est pas la suite logique des adresses JAO, les cantons d’admission portent des numéros différents de ceux des voies principales auxquels ils aboutissent. De même il existe au départ des cantons d’admission des itinéraires qui dirigent les trains vers la destination qui leur est assignée ou les mouvements de mise en tête. Tout cela est du classique fichier D06. Plus délicat est la sortie, car pour le calculateur, un canton qui n’est pas suivi d’un autre provoque immanquablement l’arrêt du train, puisqu’il le considère comme un butoir. On pourrait certes mettre un canton de sortie très court avec un coefficient d’accélération élevé qui ferait franchir au train la partie difficile pour qu’il bascule de l’autre coté. Pas évident et pas gagnant à tous les coups car il existe beaucoup mieux. Pour éviter que l’ordinateur ne fasse l’effet butoir, on va créer deux cantons fictifs figurant la suite du réseau vers la partie non JAO de l’installation. On va déclarer une fonction pour des cantons qui n'existent pas réellement. L’ordinateur cherchera à alimenter une carte fictive mais, au niveau du dernier canton JAO, le statut 4 (marche normale) de notre train sera affiché (ou zone verte en V3.4) ; le train va donc continuer sa route vers notre gare, notre dépôt ou le triage. Comment écrire fonction : N(dernier canton réel)+N(Canton fictif 1)+N(canton de fictif 2)+000+000+sens marche Quelques exemples concrets : de la voie 2 vers la gare terminus on a écrit : 33 127 128 000 000 000 de la voie 4 gare vers le dépôt 48 127 128 000 000 001 Sur mon installation, ces deux endroits sont diamétralement opposés ; il n’empêche que cela fonctionne correctement. Mais pour le fonctionnement réel, on va étudier les manipulations à faire. |
5. Les procédures d’entrée et sortie Disons le tout de suite, il faudra manipuler le clavier et le transformateur pour arriver à nos fins. Donc pendant ce temps, l’utilisateur laissera les autres trains fonctionner en automatique. a) Préparation du système : Commandons sur l’ordinateur l’itinéraire de sortie en laissant à 0 le transformateur. Dès que la machine quitte le système JAO elle s’arrête : logique, nous n’avons pas appliqué de tension. Dès cet arrêt, désactivons la machine par la commande D. Sur le transformateur, appliquons progressivement la tension voie. Si la machine continue sa route, on définit ainsi le sens "E" ; si au contraire elle revient vers le système JAO, on définit le sens "S". Pour que la polarité soit bien mise à chaque jonction, je propose de la définir par une méthode simple : la gare, le dépôt, le triage sont en langage ferroviaire des établissements. On y entre ou en sort, le réseau sous JAO étant considéré comme de la pleine ligne ! A l’aide d’un marqueur écrivez sur votre transformateur les lettres "E" ou "S" suivant l’orientation du potentiomètre ou de l’inverseur. b) Procédure pour entrer en gare ou au dépôt : C’est la plus simple à faire ! Sur le transformateur, commander une tension dans le sens "E". La valeur de cette tension devra fournir une puissance égale à celle délivrée par la carte du dernier canton JAO pour ne pas provoquer d’à-coup à la jonction. Il faudra agir avec une certaine habitude et faire plusieurs essais. Des malins penseront qu’en branchant un voltmètre sur le dernier canton JAO et un autre sur le secteur de gare, il ne reste plus qu’à aligner les deux tensions. Faux ! car il peut y avoir un secteur en charge et l’autre à vide. Il faut tenir compte des chutes de tensions !! Sur le poste JAO, il faut commander l’itinéraire se dirigeant vers la gare (dont celui qui a les fonctions des deux cantons fictifs). Dès que le train a dégagé JAO, il faut désactiver le convoi. En V3 : D(numéro de machine) + Enter En V3.4 : cliquer sur la machine considérée dans la liste des locomotives actives. La machine s’affiche en bas sur une ligne bleue. Cliquer dans " désactiver " ou frapper simplement la lettre D. Une autre méthode consiste à désactiver automatiquement le convoi au moyen d’une macro-commande. Je n’utilise pas cette méthode car elle présente quelques risques. Pour utiliser la désactivation automatique, il est impératif qu’elle se fasse sur un canton de sortie (qui peut être le canton d’entrée utilisé à contresens). Dès que la machine va franchir le dernier capteur, le convoi ne sera plus reconnu par le calculateur qui pourra donc disposer des aiguillages et de la place pour les trains suivants. Dans la pratique, la tension est maintenue tant que le convoi n’a pas définitivement quitté le canton, mais dans une zone d’aiguillages et avec les rebonds de wagons aux roues pas absolument propre, la libération interviendra sans délais. Deux exemples de problème : - Une aiguille qui se retourne sous un long train de marchandises - Un train réversible, machine en queue, peut s’arrêter brutalement sans préavis si la voiture à poste de conduite a déclenché la macro fatidique et qu’une microcoupure s’est produite dans le canton ! Ces avertissements étant donnés, voici donc la formule magique pour les inconditionnels : Numéro Capteur(Q(numéro de canton)&(I(numéro itinéraire) D! Exemple concret : le dernier canton est le 48, l’itinéraire s’appelle 151 : 175,1(q48)&(i151) D! c) La sortie du dépôt et de la gare : Il va falloir déclarer tout d’abord au calculateur la machine qui va pénétrer sur le réseau : en V3 par la commande : 0(numéro loc.),Canton d’admission, Canton N+1,Canton N+2, I(numéro de loc.) + A(numéro de loc.) +V(numéro de loc.) Exemple concret pour un canton d’admission n° 91 et loc. n° 2 : 02,91,33,34 + 12,71 +A2 +V2,75 en V3.4 : Dans la colonne des locomotives, sélectionner la machine rentrante : Avec la souris positionner le curseur sur le canton placé à gauche de l’écran, rentrer les données en vous aidant de la touche TAB (double flèche ) ; terminer en cliquant la touche "activer" (Une croix apparaît) ; frappez ENTER (afficher une vitesse avec le curseur ou la commande V, la machine démarre. Cela représente des opérations longues et fastidieuses mais il n’y a malheureusement pas d’autres solutions. Une astuce cependant : afin d’éviter de capter l’attention de l’opérateur à chaque sortie (surtout si pendant ce temps circule une rame dérailleuse ou décrocheuse !!), la corvée peut être regroupée pour l’ensemble des machines sortant ce jour au début de l’utilisation. Il suffit de passer toutes les commandes sauf le A (activation) ou ne pas cocher la case activation. Le moment venu il suffira de commander le A+ numéro de loc. ou d’appeler la machine et de cocher la case activation + Enter. Ce fonctionnement est d’ailleurs tout à fait conforme à la réalité : Les P.C. traction en fonction des informations qu’ils reçoivent communiquent aux dépôts les locomotives qui doivent remorquer les trains. Le dépôt édite la "feuille de sortie" et le surveillant met en place les locomotives ainsi désignées dans l’ordre de sortie. d) Manœuvres à effectuer pour la sortie du dépôt : Sur le secteur dépôt, déplacer avec le transformateur sur le sens "S" la machine sur le capteur d’entrée du canton d’admission. La machine s’arrête sur le capteur ; avec la commande d’activation, elle va repartir se mettre en tête de son train avec l’itinéraire désigné. Un petit problème va se poser avec les locomotives en UM (Unité Multiple), car la première machine va s’arrêter sur le capteur alors que la seconde va vouloir la pousser étant toujours alimentée en tension. Dans ce cas, couper l’alimentation du transformateur. Lors de l’activation de la machine dès que la vitesse logique dépasse 50, réalimenter la section classique, l’UM vient de sortir de dépôt ! S’il est parfaitement logique dans la réalité que la locomotive s’arrête en sortie de dépôt pour s’annoncer à la gare, il est beaucoup moins acceptable de voir un train rapide sortant de la gare terminus s’arrêter à quelques mètres des quais ! Est-il acceptable que le prestigieux Mistral s’arrêta sur le pont de la rue de Bercy pour s’ annoncer à l’aiguilleur ?!! Pour éviter cet arrêt intempestif, il va falloir jouer fin et connaître à fond son installation. La solution, là voici : Avant le départ du train, il faut commander une vitesse logique au convoi et activer le convoi. Cette vitesse logique devra correspondre à celle du convoi lorsqu’il atteindra le joint de séparation. L’activation doit être lancée avant ou au départ du train de fond de gare afin que la vitesse logique soit affichée à l’écran au moment ou il pénétrera physiquement sur le canton d’admission. Vous avez selon les options prises entre 1 et 3 minutes entre l’activation du convoi et son entrée en JAO sinon l’ordinateur va vous afficher convoi "X" en difficulté et vous jouez une sinistre musique ! Ce n’est pas évident, mais ça marche très bien !! |
En conclusion : J’ai essayé d’être le plus complet possible sur ce sujet. Sur mon réseau, dans une période d’utilisation qui dure 70 minutes environ par roulement, il part 4 trains de la gare terminus et il en rentre autant. Dans le même temps, on fait sortir 2 machines du dépôt et on en rentre 2 : les solutions proposées ci-dessus sont donc éprouvées. Il se peut qu’il en existe d’autres ; dans ce cas, prière de les communiquer au club ! Jean Pierre Chabert |
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