CLUB des UTILISATEURS du JAO SYSTEME |
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A propos d'Internet |
Article paru dans le bulletin n° 5 de juin 1998 |
par Michel LABADIE |
Un peu d’histoire : Littéralement le terme "Internet" signifie "lien entre des filets". Plus largement, on doit comprendre qu’il s’agit d’une communication entre des réseaux aussi serrés que les mailles d’un filet de pêche. Pour que la métaphore soit complète, on admettra que chaque nœud de ce réseau (comme les nœuds du filet de pêche) est un ordinateur qui communique avec tous les autres ordinateurs de cet immense réseau. Pour certains, il s’agit d’une toile d’araignée ce qui est moins sympathique que le filet de pêche. D’autant que le marin sait naviguer et c’est ce que nous ferons sur Internet. L’originalité de cette organisation tient dans l’absence de hiérarchie entre les différents ordinateurs, alors que depuis les débuts de l’informatique, l’organisation prônée par les informaticiens était hiérarchique et verticale : un très gros ordinateur central détient les informations, et les ordinateurs distants font des requêtes pour récupérer ces informations (architecture client - serveur). D’où le fantasme de "Big Brother". L’organisation horizontale d’Internet et son absence de hiérarchie est un chaos organisé. Cette conception est curieusement une des conséquences de la Guerre Froide. Les militaires américains, se préparant à une éventuelle attaque nucléaire de l’ancienne Union soviétique, avaient imaginé un système d’ordinateurs viable même dans des circonstances très défavorables. Il suffisait à l’agresseur de détruire l’ordinateur central de l’armée pour paralyser le réseau d’information si la conception ancienne était maintenue. La solution résidait dans la création de plusieurs systèmes d’ordinateurs plus petits, indépendants les uns des autres mais devant impérativement communiquer entre eux. Il était également important de veiller à ce que les transferts d’informations puissent continuer à fonctionner, même si un ordinateur du réseau tombait en panne ou était détruit. En clair, si une attaque nucléaire avait lieu, elle ne pourrait pas détruire tout le territoire des USA en une frappe. Il fallait donc disperser sur tout le territoire plusieurs ordinateurs reliés entre eux pour conserver des moyens de communication. L’ARPA ou Advanced Research Projects Agency fut donc à l’origine de ces études et, fort logiquement, le premier réseau fut appelé ARPANET (le net ou réseau de l’ARPA). En 1960 le réseau ARPANET ne comprenait seulement que 4 ordinateurs, mais il est vraisemblable que la taille de ces unités et leur coût devaient être importants. En 1972 une cinquantaine d’ordinateurs étaient connectés. A la même époque l’apparition des universités dans le réseau fut le premier pas décisif vers une ouverture au monde civil. Au début des années 80, l’ouverture à la société civile s’accentuât et le réseau changeât de nom. C’est alors qu’est né l’Internet. Par la suite l’exploitation militaire devint secondaire. Pour des raisons de sécurité, l’essentiel des données militaires fut transféré sur un réseau autonome dénommé MILNET. |
Comment fonctionne l’Internet ? Nous entendons parler d’Internet au singulier alors qu’il s’agit en fait de multiples protocoles de communication qui permettent l’échange de données entre des ordinateurs de types différents. Ces protocoles permettent d’utiliser des services qui sont heureusement très simples d’emploi : E-mail : courrier électronique Gopher : archives FTP : transfert de fichiers Usenet : forums de discussion Telnet : accès directs à des sites où vous pouvez lancer et exécuter des programmes situés sur des ordinateurs disants WWW : World Wide Web littéralement "grand tissu mondial". C’est sur ce Web qu’on navigue ou surfe selon que vous aimez le bateau ou la planche de surf. L’Internet est donc réellement chaotique et anarchique au sens noble du terme. Ainsi cette anarchie apparente favorise en fait grandement les échanges entre individus qui ont des centres d’intérêts communs. Voilà... nous touchons enfin au but, car pourquoi écrire un article sur Internet dans un journal de modélisme ferroviaire ? Internet est un formidable vecteur de communication entre des membres d’une organisation très dispersés sur un vaste territoire. Or, justement, les membres du Club des Utilisateurs du JAO Système sont dispersés sur le territoire francophone de l’Europe. Je vous rappelle que le Club des Utilisateurs de JAO système compte dans ses membres des ferroviphiles de Belgique et de Suisse. Nous ne pouvons pas nous réunir tous les mardis soir par exemple, comme dans un club de modélisme classique. Le téléphone est possible, mais il est difficile de résoudre des problèmes de programmation en raison de la difficulté d’appeler les objets informatiques et toutes les "choses de l’écran" par leur vrai nom. De plus, votre correspondant ne voit pas ce que vous voyez d’où difficulté majeure. Avec Internet la communication devient facile car l’envoi de tous les fichiers de votre réseau à un autre membre du club ne vous prendrait qu’une ou deux minutes ce qui est négligeable en terme de temps et de coût. Vous pourriez également l’envoyer à plusieurs personnes en même temps pour le même prix ! Je vous sens perplexe ; or rien n’est plus vrai. A terme, le club devrait être totalement virtuel pour que chaque membre du club puisse envoyer ses problèmes ou ses idées dans un forum, pour que la résolution des problèmes d’une personne profite à tous. J’ai expérimenté ce type de forum pour la programmation il y a de nombreuses années sur le site de CALVACOM dans les années 1988-1990 bien avant Internet. Je relevais tous les jours les questions et les réponses posées et résolues par d’autres habitués. J’essayais, après déconnexion, calmement, de comprendre, et c’est ainsi que je me suis formé sur 4ème Dimension et sur HyperCard, deux programmes fondamentaux, pour ceux qui connaissent le monde Macintosh. Ce projet ne peut être réalisé que si vous, les membres du Club, le voulez bien, mais la fonction créée l’envie, et nous verrons bien. Si vous lisez ces pages, c’est que vous utilisez un ordinateur PC. Il vous suffit d’acquérir un modem (modulateur - démodulateur) et d’utiliser une ligne téléphonique traditionnelle pour vous connecter. On peut se contenter de : PC 486 et de 8 Mo de RAM Windows 3.1 mais l’expérience montre que pour être à l’aise il vaut mieux utiliser : Pentium 90 16 Mo de RAM Windows 95 30 Mo de place libre sur le disque dur pour loger le maximum de fichiers temporaires, ce qui accélère le fonctionnement. Actuellement, un modem de 28800 bauds est une bonne base sachant que les plus rapides communiquent à 56000 bauds. Le câble arrive et avec lui des vitesses vertigineuses sont envisagées (10 à 100 voire 1000 fois plus rapide que la connexion à 56000 bauds). Enfin il faut utiliser un logiciel de communication (navigateur ou browser, gratuit en ce qui concerne Internet Explorer, et habituellement fourni gracieusement par votre fournisseur de connexion pour Netscape dans sa version 2.02) pour se promener sur le réseau Internet et pour gérer sa boite aux lettres électronique (email ou electronic mail). Brancher un modem, installer le logiciel de communication et effectuer sa première connexion grâce à un fournisseur de connexion à Internet (provider) peut se faire en une petite heure. Avec Internet la communication devient rapide. Une fois que vous serez connecté, et lorsque vous aurez suivi les conseils que nous ne manquerons pas de vous donner dans les numéros suivants, vous deviendrez vite accrocs du système car : - envoyer un texte avec des photos ou des schémas à votre ami netsurfer et modéliste ne vous prendra que quelques minutes. - envoyer tous les fichiers JAO de votre réseau à un JAQiste plus compétent pour avis ne vous prendra que quelques instants. Vous pourrez immédiatement lui téléphoner pour qu’il visite dans l’instant votre œuvre et vous donne son avis. C’est presque ce qu’on appelle le don d’ubiquité ! Il fallait une bonne semaine pour que les courriers et surtout les disquettes me parviennent de Belgique de la part de notre nouveau Président. Depuis qu’il est branché c’est pratiquement immédiat. Et comme je relève ma boite aux lettres électronique tous les matins, je suis certain de ne pas perdre de temps. Avec Internet, la communication devient économique. Les esprits chagrins et ignorants vous diront "attention Internet coûte très cher, et je connais untel et untel qui sans s’en rendre compte a dépensé des sommes extravagantes etc. ". Toutes ces idées tombent devant la réalité. En se connectant on dépense de l’argent de deux façons : - en payant son abonnement pour accéder au réseau Internet - en payant les communications quand on est vraiment branché Pour se brancher sur Internet, il faut payer un abonnement à un fournisseur d’accès ou provider en anglais. Méfiez-vous des prestations annoncées : il faut que le prix soit bas et surtout qu’il soit constant quel que soit le temps de connexion. En clair, fuyez le style 75 F pour 3 heures de connexion mensuelle puis 25 Frs par heure supplémentaire, car c’est ainsi que la facture s’alourdit. Le moins cher des providers est, actuellement en France, la société Havas On Line ou HOL : 65 F par mois quel que soit le temps de connexion. Vous pouvez passer des nuits à naviguer sans vous ruiner. Reste le coût des communications, mais là aussi il y a une ou des solutions. Je n’aborde que le cas français, et le tarif dépend de la période. - de 8h à 19h du lundi au vendredi et de 8h à 12h le samedi la communication est au prix fort soit 0,74 F les 3 premières minutes 0,28 F chaque minute suivante, soit 16,8 F l’heure - en dehors de cette période normalement de travail, vous profitez d’une réduction de 50% le prix des 3 premières minutes est inchangé 0,14 F chaque minute suivante, soit 8,4 F l’heure Pour alléger la facture vous avez 3 solutions : - Forfait local : vous payez 30 F pour 6 heures soit 5 F l’heure, mais vous ne distinguez pas vos communications vocales et vos accès sur Internet. - Primaliste: vous indiquez à France Télécom les 6 numéros que vous appelez le plus souvent, et vous incluez bien sûr le numéro local de votre provider. Pour 15 F par mois la réduction est de 20% soit 13,44 F l’heure pendant la période la plus chère soit 6,72 F l’heure pendant la période la moins chère car les réductions sont cumulables - Primaliste Intenet : vous indiquez à France Télécom le numéro de votre provider. Pour 10 F par mois, et en se connectant de 22h à 8h la réduction est de 40% soit 5,04 F l’heure de connexion. En pratique relever et envoyer son courrier prend moins de 3 minutes soit 0,74 F. Vous n’avez qu’à comparer avec le timbre-poste et tous les aléas du courrier traditionnel pour comprendre. D’autre part, on peut minimiser considérablement le temps de connexion en utilisant des programmes qui vont chercher pour vous les pages d’Internet puis les enregistre sur votre disque dur. Vous pouvez par la suite et hors connexion les consulter et alors c’est gratuit. Très rapidement on s’habitue à aller chercher des informations, et à se déconnecter pour travailler tranquillement hors connexion. Il n’y a en fait que les ignorants et les distraits qui payent des notes salées sur Internet, car vous avez compris que l’abonnement au service Primaliste simple ou spécial Internet est indispensable. Reste enfin la solution de la carte France Télécom, pour ceux qui peuvent transférer leurs communications sur un numéro de téléphone professionnel, mais je préfère les informer de vive voix. Tout ceci est très beau, mais ce n’est pas tout. Imaginez qu’il existe un service gratuit de traduction sur Internet. Il s’agit d’un site particulier de AltaVista qui est un moteur de recherche. Il s'agit de AltaVista Translations à l’adresse URL suivante : http://babelfish.altavista.digital.com/cgi-bin/translate Ne croyez surtout pas que j’ai dû taper l’adresse pour me connecter à ce service, j’ai cliqué sur cette adresse et j’ai demandé à ce que cette adresse fasse partie des signets qui me permettent de me connecter immédiatement sur les sites que je visite souvent. A quoi peut bien servir ce site ? |
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Figurez-vous que je n’ai jamais été doué pour comprendre la langue de Shakespeare comme on dit. Mais je sais aussi que je peux trouver moins cher des locos, des wagons etc. en Angleterre ou mieux aux USA. Pour ne pas être gêné par la langue, j’utilise donc AltaVista Translations. Je vais sur le site qui m’intéresse comme celui de KADEE par exemple. J’ai trouvé l’adresse en page 88 du n0 614 de LocoRevue : http://www.kadee.com et je demande à AltaVista Translations de traduire. Miracle, le site apparaît dans un Français bizarre certes, mais parfaitement compréhensible, et en tous cas suffisant pour acheter des attelages ou des boggies. Rassurez-vous, je ne suis pas rétribué, pour cette publicité involontaire, mais ceci est un bon exemple de la liberté que procure Internet. La liberté d’être un citoyen du monde et de se moquer des frontières commerciales et linguistiques. Pour le moment, en Europe, on peut trouver cela compliqué avec des difficultés pour apprécier les prix à l’écran en fonction des fluctuations des taux de change, mais l’EURO c’est pour demain, et dès le mois de janvier 1999 on pourra faire ses achats en Euro avec une carte de crédit. D’autre part, dès que le traducteur d’Altavista a été appelé une fois, il assure la traduction de toutes les pages dans le site que vous visitez. Vous pouvez toujours avec AltaVista Translations traduire n’importe quel texte. Il suffit de coller le texte en question dans la fenêtre adaptée. Vous pouvez traduire une documentation ou pourquoi pas écrire enfin en Anglais à votre lointain cousin d’Amérique. Enfin et surtout Internet est interactif et on peut rêver d’un Club des Utilisateurs de JAO Système totalement virtuel donnant à chacun la possibilité d’intervenir comme s’il participait à une des réunions au dépôt de Paris Gare de Lyon où notre vice président Jean-Pierre CHABERT nous accueille. Je vois ce club avec : Un forum : où vous posez des questions sur tel ou tel aspect de JAO. Les membres qui se connecteront s’efforceront de répondre et de transmettre ainsi leur savoir. Ceux qui ne savent pas résoudre le problème se formeront en lisant ces textes. Bien sûr, vous l’avez compris, vous lirez calmement cette prose hors connexion. Une bibliothèque vivante constituée des fichiers JAO des réseaux qui fonctionnent, centrés sur des sujets bien ciblés : Gare de triage Gare en cul de sac Gestion d’un gril d’aiguilles Etc. Vous pourriez ainsi télécharger ces exemples pour étudier leur contenu, mais vous pourriez également déposer votre réseau si vous êtes satisfait de la façon dont vous avez traité un exemple difficile. Des notes techniques modifiées pour tirer parti des possibilités hypertextuelles. En clair chaque mot souligné vous amènera vers une explication textuelle, un schéma, une photo ou vers un objet à télécharger. Ceci n’est pas très compliqué à mettre en œuvre, mais il faut du temps et des bonnes volontés pour partager le travail. N’oublions pas qu’un site actif sur JAO est un moyen de faire connaître le produit et de montrer qu’il est vivant. Actuellement beaucoup de personnes pensent qu’il est mort et enterré. La pérennité de JAO sera récompense de nos efforts. Donc au travail et à bientôt sur le net. |
Michel Labadie mlabadie@hol.fr |
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Annexe pour les branchés : Les protocoles : UUCP : Unix to Unix Copy Protocol car Unix était le système d’exploitation de l’ARPANET TCF/IF : Transmission Control Protocol/ Internet Protocol Teinet FTP : File Transfert Protocol - pour récupérer des programmes ou des fichiers NNTP : News Network Transfert Protocol : permet de lire les news des newsgroups et d’y répondre SMPT : Simple Mail Transport Protocol - courrier électronique POP2 : Post Office Protocol POP3 HTTP : Hyper Text Transfert Protocol SLIP : Serial Line Internet Protocol PPP : Point to Point Protocol Je sais, vu comme ça, c’est de l’hébreux, mais vous aurez vu, au moins une fois, la signification de tous ces acronymes dont on parle surtout quand on ne sait rien sur le sujet. http:/ /babelfish.altavista.digital.com/cgi-bin/translate Première frayeur ? Explication : Une adresse URL ou Uniform Resource Locators : adresse, en caractères alphanumériques, déterminant le chemin d’accès d’un document disponible sur l'Internet (ou plus généralement d’un site, d’un objet ou d’un service). Elle est analysée par le navigateur puis transmise au serveur. Ainsi vous identifiez dans l’URL : le protocole reconnu par le navigateur : http l’adresse : babelfish.altavista.digital.com le chemin d’accès sur le serveur : cgi-bin le nom du fichier: translate http veut dire : Hyper Text Transfert Protocol, |
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