CLUB des UTILISATEURS du JAO SYSTEME |
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Mise en tête et retournement : un heureux hasard ? |
Article paru dans le bulletin n° 6 de janvier 1999 |
par Jean Pierre CHABERT |
Il y a des découvertes heureuses faites par hasard pour nous simplifier la vie ! J’ai étudié, pour le service d’été, la mise en roulement du train "Le Mistral", le plus prestigieux des trains français et l’aboutissement d’un rêve. La rame de ce TEE m’a été vendue par un collègue. La rame Hornby n’est plus très réaliste, mais sur le marché c’est la seule qui existe et, à ce train, restent attachés tant de souvenirs ! J’ai toujours rêvé de conduire ce train. C’est en 1977, que j’ai été titulaire pour la première fois de la rame inox et de la CC 6500. Par contre, en 1981, ce fut mon dernier train impair comme conducteur titulaire, je venais d’être nommé Chef Mécanicien. Reproduire ce prestigieux service sur mon réseau nécessitait la mise en circulation de son suiveur : les trains 5053 I 5052 type express lourd multi-tranches (Grenoble, Marseille). La reproduction du convoi est relativement facile (voiture DEV ou OCEM et restaurant bleu France-Train), par contre, les manœuvres de désaccouplement et de raccordement des tranches avec JAO et son système de manœuvres, c’est pas du miel ! |
Les problèmes des manœuvres Les manœuvres que nous effectuons habituellement sont : - Retrait d’engins moteurs - Mise en tête d’engins moteurs - Retrait et mise en tête de tranches de train (formation, dégroupage) |
L’exécution des manœuvres Le logiciel JAO prévoit les possibilités de manœuvres en fonctionnant canton par canton et une vitesse maximale du ralenti. Examinons le cas prévu à la figure 1 : le train arrivé en gare doit rebrousser, il faut changer la locomotive d’extrémité. En utilisant le système "manœuvre" du logiciel, il faudra exécuter dans l’ordre les commandes : - 1 2 (le canton 3 en suite logique est trouvé par l’ordinateur) - 3 3 (pour provoquer l’inversion) - 3 2 (pour orienter le convoi) - 2 4 (pour diriger la machine sur la voie d’évitement, les cantons 5 et 6 en suite logique sont trouvés par l’ordinateur) - 6 6 (pour provoquer l’inversion) - 6 5 (pour orienter le convoi) - 5 1 (pour diriger la machine sur le train) soit 7 commandes à passer au clavier, plus une vitesse d’évolution, à maximum celle du ralenti, ce qui fait traîner l’évolution en longueur. C’est un système peu pratique. Voyons avec un itinéraire ce que cela donne : 150 001 002 003 003 002 255 255 003 002 004 005 006 006 005 255 255 006 005 001 002 0 0 [150 étant un n0 d’itinéraire] Dans ce cas, les commandes au clavier sont limitées à trois : - l’affectation à la machine de l’itinéraire, - la vitesse de la machine, - la libération du canton 1 pour permettre la mise en tête. Jusque là rien de nouveau sous le soleil et peut-être pensez vous qu’il ne fallait pas sortir de St-Cyr pour trouver ça et qu’il était inutile de noircir ainsi du papier ! Pas tout à fait, car cette méthode a aussi ses inconvénients. Dans notre exemple, la locomotive rebrousse sur les cantons 3 et 6 qui sont les cantons de sortie de gare. En dehors des gares, les cantons sont longs. Donc pour changer de voie, nous assistons à la séquence suivante : dès qu’elle arrive sur le canton 3, la locomotive déclenche la fonction 002 003 003 au capteur d’entrée. Mais l’arrêt et la fonction 003 003 002, qui vont inverser le sens, n’auront lieu que sur le capteur de sortie du canton 3. Si ce canton est long, notre locomotive va aller se loger au fond du réseau en rase campagne et refaire tout le chemin en sens inverse, ceci est une sérieuse entorse au réalisme de l’exploitation ! J’ai cherché longtemps un moyen de remédier à cet état de fait (qui ne pouvait en aucun cas avoir lieu sur un service aussi prestigieux que "Le Mistral"). Je m’étais entretenu avec M.Courgeon sur le sujet. Il m’avait proposé des Macro-Commandes aussi compliquées qu’infernales qui, de toute façon, n’ont pas fonctionné ou, au pire, ont bloqué le système ! Une solution beaucoup plus simple peut être mise en œuvre. |
Solution pour les "mises en tête" C’est la fonction itinéraire qui doit être choisie. - Affecter l’itinéraire sur la machine à faire évoluer - Pour la V3.4 et au-delà, sélectionner la machine en mettant la ligne de vitesse dans le bas de l’écran. Pour les versions antérieures, donner une vitesse par la commande V. - Dès que la machine a déclenché la fonction 002 003 003, commander une vitesse nulle. - Attendre que la vitesse soit effectivement revenue à 0. - Commander une vitesse jusqu’à ce que la machine déclenche la fonction 005 006 006. - Recommencer les opérations ci-dessus sans oublier de libérer le canton où stationne le convoi. |
Commentaires - Avec la souris (ou la commande V(x),0 la fonction arrêt est provoquée avant d’atteindre le capteur de sortie du canton, donc la machine peut, comme dans la réalité, s’orienter dès que les aiguilles correspondantes sont dégagées. Dès l’arrêt en effet, la fonction "inversion" entre en action (Statut 0). - Les codes 255 255 permettent à l’utilisateur de faire repartir la machine aussitôt après la commande de mise en vitesse. La mise en place de temporisation ferait attendre la mise en mouvement le temps de temporisation prévu. Pour un réalisme parfait, il faut tout de même un petit délai sur les machines bi-cabines pour que le conducteur ait le temps de changer d’extrémité ! - Bien attendre que la vitesse soit revenue à 0 pour commander le mouvement suivant, sinon la machine, qui ne passe pas par statut 0, poursuivra sa route vers le capteur... en rase campagne ! - Évolutions : la vitesse est définie par l’utilisateur ; elle peut être supérieure à celle du ralenti, notamment pour franchir la voie d’évitement. La vitesse d’évolution peut-être supérieure à celle du ralenti, mais attention quand même de ne pas évoluer trop vite ! - Manipulations : il y en a deux de plus qu’en laissant l’itinéraire fonctionner tout seul ; cependant le réalisme y gagne beaucoup et une mise en tête doit être surveillée ; de toute façon la position de la rame à raccorder n’est pas connue de l’ordinateur, la machine doit être manuellement pilotée pour accoster, cela fait parti du jeu ! Et puis, si tout était automatique, on s’ennuierait ! Par Jean Pierre CHABERT |
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Mise en tête et retournement : un heureux hasard ? |
Article paru dans le bulletin n° 6 de janvier 1999 |