L'Association des Modélistes Ferroviaires du Lyonnais (AMFL) est une des plus anciennes associations de modélisme ferroviaires, puisqu'elle a été fondée en 1950. Pendant de nombreuses années l'association a acquis une notoriété en présentant au public un grand réseau HO situé dans le bâtiment de la gare de Brotteaux, à Lyon. Ce réseau qui comportait environ 600 m de voies en HO deux rails a été présenté à la satisfaction du public lyonnais, tous les dimanches d'hiver entre 1959 et 1985.

Le TGV et la construction de la nouvelle gare de la Part-Dieu ont obligés l'association à trouver un nouveau local, en face de l'ancienne gare des Brotteaux au 4 Place Jules Ferry. Le réseau n'étant pas démontable, l'association s'est mise au travail pour reconstruire un nouveau grand réseau fixe à partir de 1991, afin de le présenter régulièrement au public.

Le réseau actuel est un réseau en HO deux rails. La cahier de charge précisait qu'il serait possible à tout membre du club de faire circuler des matériels sans modifications particulières, y compris des matériels anciens. C'est pourquoi il a été choisi d'utiliser de la voie en code 100 (Peco) et de mettre en place un type de commande classique, qui ne nécessite pas l'installation de décodeur à l'intérieur des matériels moteurs. Le choix s'est finalement porté sur le système JAO, pour sa simplicité de mise en œuvre et ses fonctionnalités très riches.

Le réseau est en forme de U (10 mètres par 6 mètres), dont l'intérieur représente l'espace pour les spectateurs. Une branche du U comporte la grande gare de passage à 8 voies plus une voie en impasse; le bâtiment voyageur est une copie de la gare de Chalon-sur-Saône. L'autre branche représente une zone montagneuse parcourue sur différents niveaux par les différents circuits. Les changements de niveau sont parfois réalisés au moyen de boucle hélicoïdale. Le fond du U présente une vallée traversée au dernier plan par un grand viaduc, reproduction à l'échelle du viaduc du Saillard situé sur la section de voir ferrée entre Andelot et Morez.

Le réseau se compose principalement de deux boucles fermées, en fausse double voies. Chacune de ces deux boucles passe deux fois dans la gare principale. Chaque boucle possède des faisceaux de garage cachés, 20 au total. Ce qui permet d'exploiter complètement les capacités de pilotage de JAO avec 20 trains actifs sur le réseau. Le réseau est complété par une voie unique en impasse qui permet d'exploiter des rames courtes réversibles et d'un dépôt non piloté par JAO. Un tramway, complètement indépendant de JAO est exploité en aller-retour entre le dépôt et le village (situé au fond du U) en desservant la gare principale.

Quelques chiffres sur l'installation de JAO :

• 100 cantons dont 12 canton courts,
• longueur minimale d'un canton : 4,50 mètres,
• 7 cartes mère,
• 87 aiguillages dont 38 pour la gare principale et 43 pour les garages cachés,
• aiguillage manœuvrés par des moteurs lents (Tortoise). Une carte d'interface spécifique a été mise au point pour transformer les impulsions en tensions permanentes.
• plus de 950 lignes dans le fichier des règles de déplacement,
• 6 cantons virtuels pour éviter les nez à nez sur des successions de cantons.

Les cantons courts sont utilisés pour fluidifier les circulations sur les entrées sorties de la gare (toutes les voies de gare sont banalisées et il est possible d'un côté de la gare de distribuer les circulations vers toutes les voies de gare), ainsi qu'au niveau de certains points particuliers comme la sortie du grand faisceau de garage. Le plus grand des circuits permet à un convoi de parcourir successivement une trentaine de cantons avant de repasser sur la même voie. Tous les cantons sont câblés pour être parcourus dans les deux sens. En situation normale, ils sont cependant parcourus dans un seul sens sauf tous les cantons de la gare, une partie d'une boucle et évidemment la voie unique.

L'ensemble de voies représente un développement de 600 mètres, dont plus de la moitié est invisible des spectateurs.

Les rayons de courbure minimum supérieurs à 1 mètre et les pentes nombreuses mais toujours modérées (1 %) assurent une bonne qualité de roulement, y compris en pousse, qui est une note de réalisme fort appréciée offerte par le système JAO.

Le réseau est construit sur une structure en cornière métallique sous forme de sections indépendantes. Les voies sont posées sur des plates formes en contre-plaqué de 10 mm fixées au bâtis par des tiges filetées. Le décor a été construit par dessus cet ensemble, essentiellement avec la méthode du grillage fin et de la bande de plâtre.

Enfin le pilotage de JAO est assuré par un vénérable PC 486 à 33 MHz, ce qui est suffisant pour assurer un fonctionnement correct de la maquette.

Pour exploiter le réseau, chacun des 20 convois présent sur le réseau possède sa propre voie garage dans un des faisceau des garages cachés.

Environ une centaine d'itinéraires ont été créés pour gérer la circulation du réseau. Ils sont répartis en trois catégories :

• Les itinéraires de garage pour envoyer un convoi se garer sur une des voies de garage cachées,
• Les itinéraires de gestion de la grande gare de passage pour envoyer un convoi s'arrêter sur une des voies à quai ou les faire partir de la gare vers un des circuits,
• Les itinéraires d'animation, qui sont le plus souvent bouclés, et qui en général ont pour origine (et fin) une des voies de garage. Ces itinéraires comportent des séquences d'arrêt dans les gares voire des manœuvres et rebroussements.

Ce dernier type d'itinéraire permet de présenter des circulations assez réaliste sur le réseau et de faciliter le rôle de l'opérateur en faisant circuler certains convois de manière purement automatique.

Il reste encore à câbler la signalisation lumineuse ainsi que les voyants d'occupation sur le TCO, mais ce dernier point n'est pas prioritaire, car les informations données au niveau de l'écran de pilotage de JAO (Version 34) sont suffisantes pour piloter le réseau.

Un autre projet vise à commander des bruiteurs numériques sur des événements de circulation des trains.